Entrée à l’Université : la fin d’une hypocrisie annoncée

midi-pyrenees : crédits wikimedia commons - IUT de Nîmes

Cet été la plateforme informatique de l’Admission Post Bac (APB) n’a pu éviter l’absurdité du tirage au sort pour entrer à l’Université dans les filières surchargées. Cependant depuis 2009 le système n’avait pas démérité mais c’est désormais un naufrage dû à la montée constante du nombre d’étudiants, 335 000 en 2016 et à la complexité des filières.

Face à ce gâchis, le gouvernement a présenté le 30 octobre les grandes lignes d’un projet de réforme pour l’entrée à l’Université, le projet de loi devrait être connu le 22 novembre 2017. Les points principaux en sont les suivants.

Mieux informer et orienter les lycéens

De nombreux lycéens ne savent pas ce qu’ils veulent devenir plus tard. Leur accompagnement sera renforcé tout au long de l’année. Dès décembre 2017, 2 professeurs principaux seront nommés en classes de terminales. Suite au conseil de classe du 1er trimestre ils feront leurs recommandations à chaque lycéen sur leurs choix. Au second conseil de classe, ils donneront un avis personnalisé sur les vœux formulés. Cet avis sera transmis aux universités. De plus, 3000 étudiants « ambassadeurs » en service civique, actuellement en cours de recrutement, iront dans les lycées et 2 semaines d’orientation seront organisées en terminale. Enfin les Universités proposeront des journées d’immersion.

Une nouvelle plateforme APB

Pour janvier 2018 une nouvelle plateforme verra le jour et il sera mis fin à l’algorithme qui affectait les lycéens en fonction de l’ordre de leurs choix (24 possibilités) et de leur lieu d’habitation. Désormais ils pourront faire 10 vœux sans classement. Chacun des choix aura été examiné par une équipe pédagogique et recevra une réponse de la part des universités, elles s’y engagent. Le critère du lieu d’habitation devrait être supprimé.

La réponse des Universités

La réforme prévoit que l’université devra répondre au lycéen soit par « oui » soit par « oui si ». Elle prévoit également que pour chaque licence des « attendus », c’est à dire des compétences requises, seront définis au niveau national, avec possibilités pour les universités de les adapter à leurs spécificités. En cas de « oui si », l’université proposera un parcours personnalisé en fonction de la nature du bac du lycéen (général, professionnel, technologique), de sa motivation, de son projet, et même de ses activités extra scolaires. Si l’université juge que le lycéen ne répond pas aux « attendus » de la formation souhaitée, celui-ci pourra rejoindre une année de mise à niveau préparatoire à la filière choisie.

Pour les licences oĂą le nombre de places resterait insuffisant

Si, malgré l’augmentation du nombre de places prévue dans les filières en tension : droit, psychologie, Staps, une liste d’attente sera créée. Au cas où, à l’issue de la procédure, le lycéen n’a pas eu de place dans les différentes formations qu’il demandait, une commission présidée par le recteur d’académie devra lui proposer une formation selon son projet d’études et ses résultats du bac.

Les filières sélectives

Pour les classes préparatoires, les BTS, les IUT, les métiers de santé, les doubles licences…le système d’admission sur dossier ou entretien restera le même.

La fin d’une hypocrisie ou d’un déni de réalité

Cette réforme revient à mettre en place une sélection « douce » mais bien réelle à l’entrée de l’université afin de changer le système actuel qui conduit à une sélection par l’échec. La réalité est impitoyable : 27% des étudiants obtiennent leur licence en 3 ans et 40% en 4 ans. C’est un absurde gâchis humain et social pour les 60% qui ont « perdus » leurs 4 ans d’études. Il faut également rappeler la réalité de la hiérarchie des choix des parents et des meilleurs bacheliers pour les formations supérieures les plus sélectives. Les préparations aux grandes écoles, les Instituts Universitaires de Technologie, les Section de Techniciens Supérieurs, les écoles d’ingénieurs, de commerce, les écoles médicales et paramédicales, totalisent 43 % des étudiants.

 

 



Et vous qu'en pensez-vous ? Reagir a l'article !

Loading Comments…
more
Allowed HTML tags and attributes: <a href="" title=""> <blockquote> <code> <em> <strong>
Cet article vous a plu ?
Entrée à l’Université : la fin d’une hypocrisie annoncée 5.00/5 5 votes