La numérisation et l’automatisation, sans faire grand bruit, sont en train de bouleverser le marché du travail. Le trafic Internet mobile va bientôt dépasser le trafic Internet fixe et les espaces de stockage deviennent gigantesques avec le Cloud. Nous entrons dans l’ère du « Big Data », cette galaxie de données exploitables par des super calculateurs et par l’explosion des algorithmes.
42% de métiers menacés
Cette montée en puissance de la numérisation et de l’automatisation ne se cantonne plus aux usines mais elle touche désormais les bureaux et leurs activités de services. Dans son numéro du 3 juillet 2014, le magazine Le Point s’est associé avec le cabinet Roland Berger pour analyser les métiers qualifiés qui seront mécaniquement affectés par cette révolution. Par exemple le métier de courtier en assurances sera susceptible d’être automatisé, comme celui des conducteurs de train ou de métro. Cependant d’autres métiers seront préservés ou moins touchés par l’automatisation, en particulier ceux de l’Artisanat où les machines ne remplaceront pas l’homme mais aideront à une montée en gamme.
Le cabinet de conseil a mesuré sur 700 métiers l’impact que pourrait avoir la vague numérique : 42 % des métiers sont à risque. Parmi les métiers les plus exposés à ces changements on relève par exemple les Conseillers fiscaux, les Agents immobiliers, les Projectionnistes ou les Horlogers. A l’opposé, les DRH, les logisticiens, les thérapeutes ou les cuisiniers seront peu affectés par l’automatisation.
Le Point reproduit dans son article les probabilités d’automatisation calculées pour 610 métiers par le Cabinet Roland Berger.
L’Ă©mergence de nouveaux mĂ©tiers
La numérisation et l’automatisation permettront le développement de métiers nouveaux dans 5 domaines : la Médecine, l’Environnement, la Relation Commerciale, le Management et la Technologie.
Les compétences recherchées seront par exemple celles des :
- - Experts en Bilan Carbonne qui analysent l’évolution législative liée à l’environnement pour permettre aux entreprises de s’adapter au meilleur coût.
- - Community Managers qui sont les agents des marques sur les réseaux sociaux pour y faire rayonner leur image.
- - Fundraisers, spécialistes en mécénat d’entreprise et qui ciblent des donateurs afin d’établir des contrats de partenariat.
- - Data miners, spécialistes de l’exploitation des données numériques ( Big Data) par des logiciels puissants.
Nécessité de créer des formations pluridisciplinaires en France
Le Point, à partir des données du cabinet Roland Berger décrit 54 professions et leurs formations sur lesquelles il faut miser et car elles recrutent fortement. Charles-Edouard Bouée, PDG du Cabinet Roland Berger, précise que les tendances créatives des nouveaux métiers seront portées par les 5 domaines énoncés ci-dessus, et notamment par le développement des besoins en service à la personne. Il insiste sur le fait que ces nouveaux métiers doivent intégrer une dimension technique et à la fois, une dimension humaine. Il donne pour exemple le « data scientist » qui n’est pas seulement un statisticien analysant les données massives (Big Data) mais aussi un homme de marketing capable d’orienter ou d’affiner une politique commerciale. C’est pour cette raison qu’il faut faire évoluer rapidement la formation en France et mettre fin à un système qui fonctionne en disciplines fermées. En conclusion monsieur Bouée est optimisme car de nombreux métiers considérés à ce jour comme peu qualifiés et donc mal considérés, ceux de l’aide à la personne par exemple, seront revalorisés. L’évolution des modes de vie et du vieillissement de la population contribueront  à accroître la demande en nouveaux services.
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